Quebec : Quand le cannabis est plus acceptable que l'alcool


Le coup de sonde révèle qu'un jeune de... (Photo AFP)
Les jeunes Québécois trouvent qu'il est plus acceptable de voir des gens «fumer un joint» que des «gens qui sont soûls» dans un «bon party», selon un nouveau sondage du ministère de la Santé, consulté par La Presse.
Ces données témoignent d'un changement profond dans la tolérance des adolescents et des jeunes adultes vis-à-vis de ces substances, selon un professeur en psychoéducation et spécialiste de la question.
Le coup de sonde révèle qu'un jeune de 15 à 24 ans sur cinq estime qu'il est normal que du cannabis soit consommé dans les fêtes auxquelles il participe. Cette proportion monte à 26% chez les 22 à 24 ans.
«Ce que je n'ai jamais vu ailleurs, c'est l'acceptation sociale de la consommation du pot qui dépasse l'acceptation sociale des comportements d'ivresse», avance Jean-Sébastien Fallu, de l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal. «Je suis convaincu qu'il y a 20 ans ou même 10 ans, ça n'aurait pas été le cas.»
Seulement 13% des jeunes sondés considèrent la présence de fêtards «soûls» comme normale. La simple consommation d'alcool est acceptée dans une proportion allant de 67% à 82% chez les étudiants.
Cuites
Par ailleurs, plus de la moitié des garçons québécois de 16 à 24 ans qui consomment de l'alcool ont pris au moins une cuite durant le mois précédant le même sondage. Chez les filles de la même tranche d'âge, la proportion descend à 33%.
C'est ce qu'on retrouve dans d'autres enquêtes, précise M. Fallu. «Cinq consommations dans une même occasion, c'est un comportement assez répandu.»
Les jeunes du secondaire sont par contre beaucoup moins adeptes de ce genre de soirées: seulement 7% des adolescents de 15 et 16 ans avaient participé à une beuverie durant le mois précédant l'enquête.
Réalisé par la firme SOM, le sondage était surtout destiné à évaluer la pertinence des campagnes de publicité du ministère de la Santé.
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MÉTHODOLOGIE
Le sondage a été réalisé auprès de 1001 jeunes de 15 à 24 ans, du 28 février au 30 mars 2012. Il comporte une marge d'erreur de 3,5 points de pourcentage, 19 fois sur 20.


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