Pédaler pour la recherche en matière de cannabis médical

Les activités sportives et les bonnes causes s'associent couramment. L'exemple le plus connu s'est passé en France dans l'Alpe d'Huez où six cyclistes amateurs ont grimpé le col pour récolter de l'argent pour la recherche contre le cancer. Deux cyclistes fans de cannabis ont ainsi eu l'idée géniale d'appliquer le même concept au cannabis médicinal. Cela a donné le premier Tour cycliste pour le Cannabis médical qui a eu lieu pendant le festival cannabique GrowMed de Barcelone en avril dernier. La naissance d'une glorieuse tradition cycliste!

L'édition pilote du tour cycliste du Cannabis médicinal a commencé très modestement avec seulement deux participants qui en étaient également les seuls sponsors. Matej, représentant du producteur slovène de papier à rouler Snail, a pris le rôle de maillot jaune tandis que Luc, représentant de Paradis Seeds, était simplement heureux de rester dans la course, même à bonne distance. On aurait pu s'attendre à ce que le directeur d'une semencerie réputée roule sur un super vélo ultra-léger en carbone, et bien non. La tête de Paradise ne roulait même pas sur un vélo de course, il s'agissait plutôt d'un truc qu'on qualifierait au mieux de vélo de loisir. Un vélo Gazelle délabré datant des années '80 qu'il a acheté pour 50 euros. "La selle était plus chère que le vélo!", nous dit Luc en riant. En tant que quasi débutant, Luc ne savait pas du tout dans quoi il s'engageait mais il affirmait s'être "beaucoup entraîné" à la maison. Bien entendu, il s'est vite avéré que rouler une heure par-ci par-là dans le plat pays qui est le sien n'était pas la préparation idéale pour parcourir une distance de 400 km en trois jours. Certainement pas en Espagne du moins où la chaleur en avril est souvent étouffante et où les routes plates n'existent quasi pas. Dire que Luc a lutté est bien en dessous de la réalité: ce fut une torture. Son co-équipier Matej était mieux préparé et a même ajouté 170km pour aller jusqu'à Alicante le jour après le Tour. Ce ne sont pas que les côtes espagnoles redoutables qui ont quasi exterminé les deux hommes. Luc: "Nous avons eu le vent de face pendant les 400 km. Il soufflait parfois si fort que de grandes vagues se formaient dans la mer. Nous avons appris plus tard qu'il était de force 5. Après 100 km, j'ai voulu arrêter de fatigue." Mais comme pour les participants de l'Alpe d'Huez, il n'était pas question d'abandonner le Tour cycliste du Cannabis médical.       

Les vareuses publicitaires

Malgré les souffrances, l'aventure leur a donné envie d'en faire plus. Luc: "L'année prochaine, nous voulons organiser un autre tour avec au moins 40 participants. De nombreuses personnes nous ont déjà affirmées qu'elles participeraient, il y a donc clairement un intérêt…"
L'objectif du tour est de récolter des fonds pour la recherche sur l'efficacité du cannabis dans le traitement contre le cancer. L'IACM (l'association internationale pour les médicaments à base de cannabinoïdes) a été contactée pour trouver un projet qui conviendrait. Rien n'est déterminé à ce jour mais l'imagination de Luc carbure déjà à plein tube: "Une des possibilités est de trouver des sponsors qui payent par kilomètre. Plus il y a de participants, plus on récolte de l'argent. Les participants porteront des vareuses publicitaires avec le nom des sponsors et nous pourrions mettre une feuille de cannabis sur nos casques. De cette manière, les gens verront que les consommateurs de cannabis ne sont pas qu'une bande d'apathiques qui restent assis à la maison en fumant des joints mais défendent aussi une cause."
Accessoirement, il n'est pas dans l'intention du Tour cycliste du Cannabis médicinal de rester fixé en Espagne. "En ce qui concerne la destination, tout reste possible. L'intention est cependant que ce Tour coïncide avec un festival cannabique quelque part en Europe." Le site web sera rapidement opérationnel pour vous informer de toutes les options et projets envisagés.
Luc s'y voit déjà: "Dans tous les villages le long de la route, il y aura des gens qui nous crieront leurs encouragements. Nous seront escortés par des motards et un hélicoptère, et bien sûr, la police fermera les routes à la circulation pour nous." Comme un vrai cycliste, Luc refuse de répondre à la question concernant le dopage qui risque de gâcher la compétition du tour. "Qu'en pensez-vous?" demande-t-il a en faisant un sourire rusé.    

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