Variétés : Les meilleures variétés de marijuana des années 70 et 80

Les Colombiennes

Colombian Gold

La Colombian Gold provient des vallées montagneuses proche de l'équateur, autant que des bords de mer (Caraïbes et Pacifique).

C'était l'herbe commerciale par excellence du milieu des années 70, négociée entre 60 et 100$ l'once. Ce n'était pas de la sinsemilia, mais la plupart des graines étaient immatures, blanches et inutilisables. Quelques très rares graines viables pouvaient être trouvées, sombres, de petite taille et rondes. Les buds étaient feuillus et montraient la plupart du temps une magnifique couleur blonde/dorée. La légende disait que les plantes à maturité étaient attachées en bottes puis laissées sécher sous la brume et le soleil de montagne.

La couleur et le séchage étaient uniques, de même que le parfum, l'arôme et la défonce. L'odeur était celle de l'essence de bois de santal, presque comme de l'encens. La saveur était celle du cèdre. C'était un des goûts les plus exclusifs au monde, et la défonce était tout simplement excitante. Elle était vraiment psychédélique, puissante et durable.

En premier venait l'arôme délicieux, puis la stupéfaction de la perturbation de la conscience, suivie d'une excitation étourdie et d'éclats de rire joyeux. La banane et les yeux rouges trahissaient d'évidence ceux qui étaient sous l'influence de cette super herbe psychédélique.

Les plantes de ces graines d'Or étaient principalement sativa. A Seattle, en extérieur (45° Nord), elles atteignaient de tailles moyennes à grandes, et étaient plutôt symmétriques. De temps en temps l'équilibre était interrompu par une branche latérale dépassant l'autre, amenant une apparence de buisson, incliné et arrondi. Les feuilles étaient longues et fines.

Quand elle avait poussé dans l'état de Washington, la plante récoltée donnait des bourgeons sativas doux et épicés, mais qui avaient dû maturer jusqu'à la mi-novembre. La défonce était bonne mais pas autant que l'Oaxaca Highland cultivée à la même latitude. Ces plantes étaient en outre légèrement hérmaphrodites.


Colombian Red

La Colombian Red était presque l'opposé de Colombian Gold. Cette herbe de jungle et de basse altitude (peut-être originaire du Brésil) se drappait d'une couleur rouge sombre, presque noire, des calyces à la résine, aux tiges, feuilles et graines. L'arome était celui du cèdre et du hashich.

Au début des années 80, la Colombian Red se négociait entre seulement 30 à 60$ l'once du fait de son apparence, faisant d'elle une très bonne affaire. Cette herbe était narcotique, vous mettait un genoux à terre et vous allumait les yeux en rouge. Les joints se consummaient seulement à moitié avant de se noyer dans leur propre résine ! La fumée était très dense dans les poumons avec un arôme puissant de pin et de hash.

Avant de soumettre sa victime aux quintes de toux et à une sieste profonde, l'expérience s'accompagnait de spasmes de fous rires incontrolés et ridiculeusement longs. La moindre allusion idiote pouvait engendrer une hillarité dépassant l'entendement. C'était l'herbe la plus répandue quand les films de Cheech et Chong sortirent (ndt : Richard Cheech Marin et Thomas Chong, cinéastes militants pour la cause cannabique).

Les plantes de Colombian Red furent quasiment les 1ères cultivées en extérieur aux Etas-Unis. Il y avait beaucoup de graines, de taille moyenne et gris sombre, qui poussaient facilement et dont la récolte était plus que correcte. Les plants restaient petits, sombres et touffus, avec des branches inégales et même tordues qui étaient facilement cassées par le vent. Les variétés cultivées localement bourgeonnaient rarement beaucoup, et il était toujours incertain de savoir quand elles étaient matures. Cela se situait relativement tard en Novembre pour les plus précoces.


Les Mexicaines

Highland Oaxaca

Highland Gold, quelque peu semblable à la Colombian Gold, était laquée de couleur or, mais aux calyces violet/rouge sur des têtes entre le vert, le blond et le brun. Elle présentait de gros buds entourrés de longues et fines feuilles.

J'ai fumé cette variété pendant de courtes périodes au début puis à la fin des seventies, pour 40 à 120$ l'once. C'est une de mes favorie absolue de par son odeur et son arôme délicieusement épicé d'encens et de cèdre, avec un goût de baie légèrement fermentée, et un high psychédélique très appaisant et néanmoins puissant. Cette herbe a contribué à beaucoup de soirées, concerts et sorties mémorables à l'époque, car elle produit un effet très social et se marrie bien avec les autres psychotropes.

Avec un effet durable, un high planant bercé par les courants pendant des heures, cette substance n'avait pas de plafond (ndt : la notion de plafond est utilisée par les cannalogues pour décrire une limite de la montée, par saturation de notre organisme pour la substance. Le moment ou la taffe ou le joint de plus n'apporte plus rien à la montée). Un phénomène unanimmement rapporté d'une défonce de Highland Oaxaca était celui de déformations visuelles périphériques, principalement des animations en couleurs. Cela tendait à augmenter les perturbations visuelles causée par d'autres psychotropes commes les mushrooms ou le LSD.

La Oaxaca Highland était une sativa presque pure qui poussaient haut en extérieur, dans nos latitudes (45° Nord). C'était aussi une des plus symmétriques qu'il m'ait été donné de cultiver. Les plantes développaient de longues branches latérales au bas du tronc; ainsi la pousse équilibrée faisait ressembler ces beautés productives en fin de floraison à un arbre de Noël.

La récolte était très douce et produisait de herbe épicée de haute qualité, avec une touche fruitée d'arôme de pin. Les graines de cette variété étaient petites, sombres et rondes, tandis que les plants montraient de légers signes d'hermaphrodisme et demandaient de l'attention pour ne pas produire de graines.

Guerrero

Cette variété importée des montagnes côtières du Mexique arrivait en fines lances vertes et graineuses pour 60 à 120$ l'once en 1977. Elle avait un goût épicé, presque un arôme de sapin comparée aux autres mexicaines, avec une défonce mentale très claire et une fumée des plus plaisante. Elle n'était pas aussi puissante que la plupart, mais cette herbe savait toujours satisfaire son possesseur.

Une légende racontait qu'un groupe d'entrepreneurs libanais qui importaient des graines à Guerrero, se mirrent à y cultiver la célèbre Lebanese Upper Mountain (LUM), de la fin des années 70 aux années 80. La LUM était électrique, psychédélique et même un peu sédative. Une herbe unique que j'aurai aimé avoir plus souvent.

Les graines de Guerrero étaient de taille moyenne à grande et de couleur gris à vert. Les plantes obtenues poussaient comme les autres variétés méxicaines et colombiennes : un plante moyenne à haute, buissonnante et productive. La Guerrero Green, cependant, tenait des célèbres buds origianires des côtes nord-ouest du Pacifique, aux senteur d'ail et d'oignon.

Michoacan Brown Spears

Origianire des hautes vallées de Michoacan, cette variété était très similaire par sa forme et sa texture à la Guerrero, mais brun sombre, et d'un arôme boisé, épicé, presque poivré. L'once graineuse se négociait entre 40 et 60$ en 1975. Bien que d'un goût plus doux que la Guerrero, cette herbe semi-commerciale fut de loin la meilleure des mexicaines commerciales disponibles alors. Elle avait une saveur distincte et plus épicée que les mexicaines habituelles, de même qu'un high plus clair qui engendrait moins de tolérance ou d'accoutumance.

Les plantes de Michoacan n'avaient rien d'enthousiasmant. Compactes et touffues, elles fleurissaient plus tôt que les Colombiennes. Certaines étaient prêtes fin octobre, mais la plupart se terminaient début novembre. Les semences étaient de taille moyenne, grises et abondantes. Comme les Guerrero, elles dégagaient une odeur épicée unique quand elles avaient poussé sur la côte nord-ouest du Pacifique.

Les thaïlandaises

Highland Thai

Highland Thai fait partie des beuhs les plus douces et fruitées de la planète. Les buds sativa délicats et collants si bien attachés à leurs fines branches constituaient une des meilleurs herbes.

La Highland Thai, je crois, est au moins partiellement une des souches de la Haze. C'était une des plantes sativa les plus subtiles, cultivée et récoltée à 45° Nord.

C'est à partir de cette variété que j'ai sélectionné la Juicy Fruit Thai. C'était une des P1 originales (et très réussies) de mon stock consacré aux croisements. Juicy Fruit thai poussait rapidement, en hauteur, et de façon très irrégulière. Chaque semaine ou presque, une nouvelle branche latérale éclatait et jaillissait littéralement pour concurrencer puis supplenter la méristème (la branche principale), et devenir ainsi le nouveau tronc jusqu'à ce qu'une nouvelle pousse plus rapide la détasse à son tour. Les feuilles étaient très longues et fines, comportant jusqu'à 13 palmes profondément découpées.

La Juicy Fruit Thai demandait une durée très variable, jusqu'à 19 semaines, pour fleurir en intérieur. Dehors, à partir de fin Septembre, la Juicy Fruit était fumable, mais restait feuillue et non mature. De petits bourgeons se développaient au cours d'Octobre, puis gonflaient et murissaient pendant le mois de Novembre. La plus longue que j'ai pu cultiver fut récoltée à la mi-Décembre, en serre, et la plante pouvait pousser encore...

L'inconvénient majeur dans la culture de la Highland Thai, après son feuillage, était son hérmaphrodisme. Bien que peu de graines étaient trouvées, et que ces plantes n'en produisaient de toute façon que de faibles quantités, tous les plants étaient hérmaphrodiques. En outre, beaucoup de fleurs mâles étaient stériles, dans certaines parties de la plante ou sur le plant entier.

De toutes les variétés que j'ai travaillé, cette Thai produisit une des herbes les plus puissantes. Cette substance était purement cérébrale, jusqu'à mentalement dévastatrice si prise en quantité, avec absolument aucun plafond. Une fois, j'ai testé avec un ami fumeur expérimenté jusqu'où nous pouvions décoller avec cette Juicy Fruit maison. Je me rappelle être allé jusqu'au 14ème bong, et d'être absolument incapable de continuer. Ma coordination et ma perception de l'espace était tellement déformées que j'étais physiquement incapable de reprendre le bong ! L'expérience était semblable à une prise trop importante de LSD, causant une incapacité de type psychédélique. Cependant, c'était une expérience exclusivement agréable, réjouissante et éducative à la fois. J'ai eu les yeux scintillants pour un jour ou deux après.

L'arôme était celui d'un cocktail délicieux et doux de fruit tropicaux, et le parfum s'exprimait tant sur les bourgeons que dans la fumée.

Chocolate Thai

La Chocolate Thai était une autre variété à part entière. Elle était présentée en grands bâtons enveloppés d'une couleur café, riche, profonde, comme rôtie, et d'un arôme café/chocolat merveilleux. Je pense -ce n'est que mon hypothèse- que cette Chocolate Thai était une variété de basse altitude.

Le produit importé, en lui-même, était unique à la fois de part son arôme et son odeur, mais aussi par sa puissance. La défonce, rêveuse, somnolente et narcotique, était longue et profonde. L'arôme comportait une connotation de chocolat intense.

Les graines, dont beaucoup étaient complètement noires, étaient particulièrement petites et rondes. Elles étaient peu nombreuses, et seulement de rares parvenaient à germer. Les plantes qui survivaient étaient terriblement difficiles à faire pousser, et toutes étaient hérmaphrodiques. Les feuilles étaient longues, fines et foncées, avec des trichomes dès la germination. Cette variété a été croisée avec succès avec la Oaxaca Highland pour créer celle qui fut connue comme la Purple Thai.

La vietnamienne

On trouvait un peu d'herbe du Vietnam dans les années 70, principalement de récoltes précoces, souvent mal séchées et feuillues. Néanmoins elle n'était pas sans qualités, avec son odeur épicée et piquante, et son high à croquer. C'était une super herbe à joints, mais je n'en ai jamais cultivé.

On dit parfois que c'était une souche vietnamienne qui était cultivée dans le Triangle d'Or dans les années 70 et au début des années 80.


L'herbe imbibée d'opium

(ndt : je ne traduit pas ces quelques lignes qui n'ont rien à voir avec la culture et la description d'une variété, et qui n'évoque qu'un traitement que subissait certaines exportations de thaïlandaise)

Les herbes spéciales

Black Magic African

Cette herbe est la plus forte de toutes. Bien que je n'en ai fumé qu'en de rares occasions, et que je n'en ai jamais possédé plus d'un joint, je ressents le besoin de la mentionner. J'ai pu un jour observer un sachet de cette herbe qui appartenait à quelqu'un d'autre. Cela ressemblait à des feuilles noires, la plupart décomposées, certaines intactes mais froissées, plus un mélange noir poudreux. Il n'y avait pas d'odeur particulière autre que celle épicée et douce de foin moisi. L'herbe se roulait de préférence en sticks fins.

La fumée était un peu dure, mais avec un arôme profond et riche. Je me rappelle également qu'elle produisait de nombreuses volutes blanches. En tout cas, cette substance était dangereuse ! Je me suis souvent demandé si ce n'était vraiment que de l'herbe pure. J'ai cependant obtenu le même produit, de différente provenances, à différentes époques, avec toujours le même résultat.

Elle venait d'Afrique noire équatoriale, l'herbe supposée d'une tribue, d'un groupe de Pigmées, ou d'une autre origine improbable ! Elle était proche d'une herbe autochtone d'Afrique centrale. Un petit stick pour 3 ou 4 personnes suffisait largement. C'était véritablement l'herbe la plus dévastatrice et la plus enivrante que j'ai jamais fumée.

Je ne me rappelle pas avoir tourné de l'oeil ou perdu connaissance, mais j'avais dû laisser aller pour finallement revenir à moi. Cette substance pouvait à elle seule faire atteindre 3,5 et plus sur l'échelle psychédélique de Shulgin ! (ndt : Alexander Shulgin, pharmacologue et chimiste américain ayant travaillé sur la mescaline et le MDMA)

Je n'ai jamais pu acquérir de graines de Black African, malgré mes tentatives. C'est un des rares variétés autochtones que je suis intéressé de travailler.


Durban Poison

L'herbe de Durban avait déjà atteint un niveau semi-commercial par le passé. Toutes les herbes sud-africaines du marché que j'ai essayé m'ont paru un peu trop puissantes et trop speed. J'ai en effet toujours ressenti des palipations cardiaques, comme avec les jamaïcaines. Il y a cependant un très grand nombre de personnes qui apprécie une bonne herbe d'humeur "allons faire un tour au carnaval !", et Durban est alors un choix très puissant.

Les graines de Durban que j'ai cultivé au cours de la 1ère moitité des années 80 formaient des sativas moyennes à grandes avec des buds élancés -des plantes uniformes à la fois par leur structure et leur récolte. Bien que la production était bonne, l'arôme était piquant, astringent, dont l'odeur chimique brûlait les narines et les sinus.

La défonce était intense et puissante mais pas particulièrement agréable. Ainsi j'ai écarté la Durban de mes travaux de multiplication.


La vénézuelienne

Au milieu des années 70, il y eu quelques excellentes herbes vénézueliennes brièvement dipsonibles pour 50 à 70$ l'once. Elles étaient assez semblables aux meilleures colombiennes ou mexicaines commerciales du moment. D'une couleur jaunâtre brillante, elles n'étaient pas aussi compactées, rendant les bourgeons plus pellucheux que dans la plupart des emballages serrés.

La fumée était douce; exhalée, elle devenait épicée -signe manifeste d'un bon séchage. Le high était également un peu plus plaisant que la plupart des variétés commerciales.

Malheureusement, je ne suis jamais parvenu à faire pousser aucune des innombrables graines de Venezuelan. Je reste curieux de savoir comment elles pourraient se comporter tant en indoor qu'en extérieur.


Elephant & Buddha Sticks indiens

Il y avait quelques approvisionnments de sticks d'herbe indienne entre la fin des années 70 et le début des années 80. Ces sticks étaient caractérisés par leur grande taille par rapport aux Thai.

Des deux, le Buddha Stick était de couleur plus claire, et plus doux, avec une saveure particulière de genèvrier. Il était très stimulant en bouche. L'Elephant Stick était le plus sombre et le plus grand des sticks ficelés, faisant parfois plus d'une once. Entre les deux, je préférrais le Buddha car il était plus cérébral et planant, mais l'Elephant Stick était également un produit excellent et puissant.

J'ai pu faire pousser certaines graines de Buddha Stick. Cela donnait une herbe à la senteur piquante de genèvrier et de réglisse. La plupart des plantes poussaient en buisson de taille moyenne, dont beaucoup, mais pas toutes, étaient hérmaphrodiques. Le temps de récolte était moyen aussi, 10 à 12 semaines en intérieur, finissant en extérieur de la toute fin Octobre à Novembre, à une latitude de 45° Nord.

J'ai baptisé cette souche Gin Blossom et en cultivais un peu à cette époque. Celà ne me fut plus utile après en avoir reproduit la saveur dans des lignes de Blueberry, et j'ai donc arrêté la Gin Blossom.


Panama red

D'après les informations que j'ai recueilli, Panama Red provient de quelques cultivateurs impétueux qui ont bravé la marée de l'oppression et semé en quantité de bonnes veilles graines de souches Colombian Red à Panama, un pays idéalement situé, ainsi que dans les îles alentours.

Situé seulement entre 8 et 9° Nord, ce paradis tropical possède une côte sur le Pacifique et la mer des Caraïbes, séparées d'une faible distance, mais par un haut relief. La Panama Red dont je suis coutumier est similaire à la Colombian Red, mais plus aérée -pas autant compressée. Elle possède une saveure des îles unique, dans une tornade épicée et douce de sativa. Certains l'appellent la Tequila verte ("the Tequila of herb"), car elle produit une défonce qui térasse les inhibitions, créant un désir de consommer toujours plus jusqu'à ce qu'il soit trop tard !

D'après certains buveurs, la Panama Red ne se marie pas très bien avec l'alcohol, mais pour la plupart elle offre une défonce festive et plaisante.

J'ai cultivé des graines de Panama Red à plus d'une occasion. Les plantes avaient le côté buissonneux de la Colombian Red, avec un peu plus d'hermaphrodisme, et un cycle de floraison très long (12 semaines en intérieur, maturation à fin Novembre en extérieur). Malheuresement, c'était à l'époque où je cultivais la fameuse Highland Thai et de nouvelles plantes afghanes. Elles étaient tellement uniques, nouvelles et puissantes, que j'en ai négligé la Panama Red.

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